A mon blog sur les otages français en Irak, Tschok m'envoie un commentaire qui se termine comme suit:

"D'autre part, on a nettement l'impression à te lire que tu n'aime pas trop les Arabes. Tu sembles regretter un certain manque de fermeté à leur égard. Tu viens d'où? "

Eh oui, mon cher Tschok, tu es dans la mouvance qui pense que, si on ne laisse pas faire à certains extrémistes ce qu'ils veulent, si on n'est pas apte à céder devant le terrorisme, si on arrive à ne pas trouver que Bush et Sharon sont les pires maux de la terre, on a forcément des origines précises, un peu cosmopolite, si je peux m'exprimer ainsi.
Cher Tschok, je suis français, comme toi. Je suis né en France, j'ai fait toute ma scolarité dans le système laïque. Je lis Marianne, le Nouvel Obs, Le Figaro, Libération, etc... Je suis de culture française.

Aujourd'hui, une sorte de pensée unique voudrait nous faire croire que Bush est un dictateur et que Khadafi est sur la bonne voie. Que Sharon est un salopard et Arafat un brave bonhomme. Que la Syrie apporte son aide humanitaire au Liban. Que l'ayatollah Sistani est un "modéré". Que Aznar et Berlusconi sont des fous furieux, mais que les mollah iraniens sont sur la bonne voie.

Excuse moi, Tschok, si le français juif que je suis préfèrerait, de loin, vivre sous le régime de Georges W. Bush que sous celui de Bachar El Assad. Rien ne t'empêche de faire le choix inverse, voire de le mettre en pratique. Mais à force de diaboliser ceux qui, finalement, te permettent de vivre dans des espaces libres, nous allons finir par justifier l'inacceptable.
Aujourd'hui on veut renvoyer dos à dos les défenseurs des libertés, des vies humaines, de ce qui fait notre culture, et les pires despotes. Excuse-moi, mais pour ma part, mon choix est fait.

Tu veux mieux? Dans mon idéal de liberté, je n'ai rien contre le voile à l'école. Je pense qu'on devrait vivre comme dans beaucoup de sociétés (OCCIDENTALES, soit dit en passant, j'aimerais pas me promener avec ma kippa en Arabie Saoudite et, de toutes manières, je n'ai pas le droit d'en fouler le sol, et cela ne semble pas offusquer grand monde...), où chacun peut vivre sa culture, et croiser l'autre sans le juger sur ses apparences.